samedi 30 janvier 2021

Le chemin de fer au Breuil Barret

 Le 05 juillet 2020

Le Chemin de Fer au Breuil Barret d'après le document manuscrit original de Gérard Caen mon oncle .


La Gare

Aucune archive connue de cette période , seulement des souvenirs et certaines dates ou faits peuvent être approximatifs. La gare desservait plusieurs communes des alentours tant en voyageurs qu'en trafic de marchandises. Avant la guerre de 1939 le rail régnait en maître absolu , très peu de voitures , pas de camion , tout transitait par la gare : voyageurs en partance ou arrivée , marchandises , wagons entiers ou détail , petits et gros colis , courrier et journaux .

La gare était étendue sur un terrain assez vaste acheté à une famille Gourde sans date précise. Plusieurs voies la traversait . Les trois premières servaient à la circulation des trains , la quatrième et cinquième servaient à la manœuvre des trains de marchandises et quelquefois de voie de garage. La sixième était la voie de chargement et déchargement , enfin la septième menait à la plaque tournante des locomotives.


Le premier tronçon construit fut celui de Niort – Bressuire appelé officiellement Niort – La Possonnière. Le tronçon Fontenay le Conte le Breuil fut construit après à une date inconnue également.

Le bâtiment de la gare était à peu près tel qu'il est actuellement , le rez de chaussée avait une grande pièce qui était salle d'attente de départ et arrivée des voyageurs. C'était également ici que les clients venaient chercher leurs colis ou les amenaient pour le départ. L'étage servait uniquement de logement de fonction du chef de gare.

La gare de marchandise était très bien équipée , la grande halle servait à charger ou décharger des colis trop lourds ou encombrants , elle pouvait servir également aux clients de la gare à entreposer de la marchandise en attente de l'enlever ou de la charger . C'est ici que des quantités de wagons de bétails y ont été embarqué . Il en venait de très loin qui passait la nuit dans une écurie existant encore chez Marcelle Carras ( à l'époque c'était un hôtel ) pour y être embarqué le lendemain .

Il y avait deux magasins pour les deux marchands de grains et engrais construits le long de la voie propriétés des commerçants et un troisième construit par la SNCF et mis à disposition d'un gros client de machines agricoles .

Une bascule à peser les wagons était également sur cette voie . Une grue de plusieurs tonnes à été d'une grande utilité surtout pour charger ou décharger les wagons de billes de bois , et c'est cette même grue qui à permis de décharger tous les poteaux électriques de la région . Elle à été démantelée dans les années 1960 – 1965 .

A l'époque la plus forte du trafic il y à jusqu'à 23 employés à la gare plus 7 maisonnettes aux passages à niveau ( PN ) . Les hommes étaient en général à l'entretien de la voie et les femmes garde barrière . Cinq PN étaient gardés en direct et deux à distance , le travail des gardes barrières était très important puisqu'il fallait être présent toute la journée du premier train vers 5 h du matin jusqu'à 21 h le soir et 7 jours sur 7 .


Trafic des trains de voyageurs :

Passage de 2 express par jour avec arrêt en gare le matin vers 5 h Paris – La Rochelle sans changement et le soir vers 21h La Rochelle – Paris avec un wagon postal de triage .

En omnibus , 9 trains par groupe de 3 et 3 fois par jour . Le matin vers 8h l'autorail venant de Fontenay avait le terminus en gare du Breuil toujours sur la voie N°3 quai N°2 puis venait le train de Bressuire en direction de Niort Voie N°1 quai N°1 et ensuite le tarin de Niort en direction de Bressuire arrêtait voie N°2 quai N°2 . Le même scénario se représentait 3 fois par jour vers 8 h , 14h et 20h , avec des heures approximatives car les correspondances étaient assurées dans les 3 directions .

En trains de marchandises , trois trains assuraient les dessertes locales tant en wagons que pour les colis . Le train de Fontenay arrivait le premier et avait son terminus au Breuil avec le triage des wagons pour Bressuire sur une voie et ceux pour Niort sur une autre puis la locomotive partait se stationner sur la plaque tournante pour repartir sur Fontenay . Le train venant de Bressuire laissait les wagons pour la direction de Fontenay et prenait ceux qui en arrivait et même principe pour les colis . Lorsque ces deux trains étaient partis , c'était le tour du train de Fontenay de reprendre ce que les autres avaient laissé et idem pour tout le transbordement de tous les colis. A cela il fallait ajouter ce qui restait et qui repartait en gare. 

Un train de denrées appelé aussi train de poissons passait chaque après midi , le La Rochelle – Paris pour les halles de Paris . Ce train ne transportait que des denrées périssables , la laiterie du Tail y expédiait du beurre .

Chaque jour un train venant de Thouars pour La Châtaigneraie en wagons vides pour les carrières de Cheffois , ce train repartait complet en cailloux .

Un autre train régulier de marchandises Thouars – La Rochelle et retour à passé longtemps , il marquait juste l'arrêt en gare sans manœuvre et était direct .

A cela il fallait ajouter souvent des trains supplémentaires sans horaires fixes ce qui compliquait évidemment le travail des gardes - barrière . 

A cette époque , chaque gare était équipée de téléphone par contre aucune maisonnette n'avait le téléphone , tous les trains étaient signalés au PN à l'aide d'une cloche au départ de chaque gare jusqu'à la gare suivante deux fois deux coups dans un sens et deux fois trois coups dans l'autre , de ce fait chaque garde – barrière savait de quel côté le train allait arriver.

Quelques faits divers :

En 1938 un grave déraillement à eu lieu . L'express Paris-La Rochelle à déraillé à un peu plus d'un kilomètre de la gare entre le PN de La Coussaie et celui de Bourneuf . Fort heureusement il n'y à eu que des blessés qui ont été soignés sur place ou dans les maisonnettes car à cette époque il n'y avait pas de secours officiels . Le déraillement s'est produit à cause d'un écartement de la voie ( d'après l’enquête de l'époque ) et le fourgon de queue s'est couché sur le côté droit entrainant l'ensemble du convoi . Le remblai faisait peut être une vingtaine de mètres de profondeur , le fourgon était jusque dans le bas et les trois wagons d'express plus ou moins couchés dans le remblai , le tout étant resté attelé à la locomotive qui elle était restée sur la voie ( Souvenir d'une sortie d'école l'après midi du déraillement ).

En 1944 la bifurcation Niort-Fontenay à été dynamité par la résistance dans le but de ralentir les trains après le débarquement . La déflagration était puissante , tout le bourg avait été secoué !

En juin 1944 l'autorail exploité par la société Brivin à été mitraillé par les avions alliés entre le pont de La Rouère et celui des Gerbaudières , il y à eu deux morts , le receveur de Niort et un passager , tous les deux transportés à la salle de la mairie . Il y eu également quelques blessés.

Avant la seconde guerre mondiale la commune pouvait être classée cheminote , en activité la SNCF occupait la deuxième place après l'agriculture . Au dernier recensement avant la guerre la population était d'environ 1023 habitants ( par souvenir ) et au premier recensement après la guerre la commune ne comptait plus que 615 habitants environ soit une baisse d'environ 40% . L'artisanat n'avait pas changé entre ces deux dates , seuls quelques commerces commençaient à s'éliminer . L'agriculture n'avait pas changée , environ quatre vingt deux exploitations à ces deux dates ( des borderies de deux vaches à la plus grande ferme de cinquante huit hectares . La SNCF avait fait le plus grand trou dans la commune .

Usine de chaussures.

Une fabrique de chaussures FEREZ BAUDRY à vue le jour en juin ou juillet 1973 avec François Petit comme PDG . Démarrée avec une vingtaine de salariés , cette usine à terminé avec environ 65 salariés en 1980 . La date de fermeture définitive est le 30/12/1980. Sur le plan local , 65 licenciements étaient aussi grave que certaines fermetures d'usines de 500 ou 1000 ouvriers dans de grandes villes .

Ci dessous le lien sur l'histoire de Mauléon en rapport avec le cuir et la chaussure

https://www.mauleon.fr/decouvrir-et-bouger/histoire-patrimoine/histoire


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